David Paillat, du GAEC Biraud-Paillat à l'origine du projet

Le plan régional de développement de la méthanisation agricole a pour ambition de réduire les consommations d’énergies et de favoriser les énergies renouvelables. Le procédé consiste à valoriser les déchets d’une exploitation agricole pour obtenir un bio-gaz 100 % renouvelable, revendre de l’électricité et de la chaleur « vertes » et réutiliser les restes pour produire des engrais. Par ailleurs la méthanisation permet aux agriculteurs de diversifier leurs revenus.

Actuellement huit unités de méthanisation fonctionnent dans la région, d’un puissance de 5,4 mégawatts électrique, dont cinq dans les Deux-Sèvres. Une vingtaine de projets sont en phase de développement. Situé aux Grolières Blanches à Mauzé-sur-le-Mignon, le GAEC Biraud-Paillat a choisi de passer à ce procédé. Créé en 2007, il regroupe trois gérants associés, Bernard Biraud, David et Vincent Paillat. L’activité se répartit pour moitié entre la production laitière, 1.200.000 litres de lait par an destinés a Terra Lacta à Surgères et la culture avec quarre hectares de fourrage et céréales. La baisse des cours du lait – environ 50 euros/tonne en un an – et la volatilité des marchés conduit le GAEC à se diversifier. David Paillat, ingénieur agronome de formation, travaille depuis plusieurs années sur le projet dont l’étude de faisabilité est en cours.

Les déchets organiques (fumiers, lisiers) et les cultures intermédiaires ajoutées, récoltés auprès de onze éleveurs locaux ayant adhéré, seront transportés par bennes fermées sur le site de production donc sans nuisance en matière d’odeur. Soit un apport annuel de plus de 18.000 tonnes dont 750 tonnes en cultures intermédiaires.

Les déchets ainsi valorisés après être passés dans deux digesteurs d’une capacité de 6.000 m³ au total aboutiront pour partie dans une aire de stockage de 8.000 m³. Le processus de traitement permet d’obtenir un bio-engrais naturel restitué notamment aux éleveurs adhérents, de l’électricité verte revendue à ERDF et de la chaleur permettant de chauffer bâtiments municipaux, piscine ou collège de la ville de Mauzé-sur-le-Mignon. David Paillat a présenté le projet aux conseils municipaux de Mauzé et Prin-Deyrançon, l’une des deux communes devant voir l’unité de méthanisation s’installer sur une superficie d’un hectare environ. L’investissement d’environ 3 M permettra, selon David Paillat, de réduire notablement l’impact carbone d’environ 1.400 tonnes par an. Après l’étude de faisabilité, le projet pourrait démarrer en 2017

Nouvelle République du 11/06/15